Et voila, me voici à quelques heures de mon premier triathlon depuis 5 ans (l’Ironman de Floride 2005). Le rituel du triathlète a commencé la veille au soir. Une préparation minutieuse, en listant tous les objets nécessaire pour une bonne course. Certaines choses sont évidentes: vélo, vêtements,... mais il y a des choses toutes aussi importantes mais qu’il est facile d’oublier: combinaison, chaussures de vélo, casque. Un oubli et la course devient vite un calvaire, voir même une disqualification.
Je suis prêt à partir. J’attends Pierrick qui dois me rejoindre à la maison pour co-voiturer jusqu’à Laval. Nous chargeons la voiture, un vélo sur le toit, un vélo dans le coffre, les sacs en vrac dans la voiture. Il est 10h, nous partons. Je suis assez stressé, première course depuis 5 ans, je ne me sens pas prêt, et j’ai peur de finir dernier. J’ai beau me dire que ce n’est pas important, je n’aime pas trop l’idée de courir avec la voiture balai. Il faut bien un dernier, mais je n’ai pas envie que ce soit moi. Pourquoi cette crainte? Comme je viens de le dire, je ne me sens pas prêt, tout particulièrement en vélo; mais aussi et surtout les courses sont moins grandes qu’en Californie. La plupart des courses que j’ai faites aux US comptaient entre 800 et 1500 participants, alors qu’à Laval nous serons au maximum 200. C’est super, mais je ne peux pas m'empêcher que le niveau moyen d’une course est plus élevé.
Après 2 heures de route nous voila à Laval. Nous apercevons les coureurs du sprint qui terminent leur course. Je suis heureux d'être la. Je gare la voiture et nous marchons vers la zone de transition. Il n’est pas encore possible de retirer les dossards. J'aperçois et salue quelques athlètes du TCN. Nous partons déjeuner. Je n’ai rien prévu pour bien préparer la course du point de vue de la nutrition. Je prends un sandwich “jambon/emmental”; pas très pro :). Il est 12h30, le bureau des inscriptions/dossards est maintenant ouvert, me voici avec le numéro 144. Il y a environ 10 participants du Triathlon Club Nantais (TCN).
Pierrick et moi repartons vers la voiture pour terminer la préparation du matériel et effectuer une petite sortie vélo. Nous quittons le parking, et roulons le long de la Mayenne, bon revêtement, route plate; après quelques kilomètre le profile de la route change, des petites cotes, goudron de moins bonne qualité. Et ce n’est que le début! Apres environ 6 kilomètres je fais demi-tour, au sommet d’une des bosses que nous allons monter 2 fois pendant la course. Je rentre doucement vers la voiture, je sais maintenant que je vais vraiment souffrir sur le parcours vélo... Dur dur car le vélo était la discipline dans laquelle je gagnais des places.
Ca y est le parc à vélo est ouvert, je prends mes affaires et vais me dirige vers ma place. Les organisateurs ont donné les numéros de dossard par club, ce qui permet d'être en groupe. Je range mes petites affaires, vérifie une nouvelle fois qu’il ne manque rien. Je pars courir quelques minutes. Je reviens vers le parc à vélo et me glisse dans la combinaison. Aie Aie Aie! Je suis encore trop gros, j’ai un peu de mal à rentrer dans la combi. Je dois être le seul à avoir une combinaison sans manche, mais je
Après un rapide briefing, le troupeau marche vers la Mayenne. Je descends doucement dans l’eau. Un peu froide mais je n’ai aucune difficulté à rentrer dans l’eau. Je rejoins le paquet. Nous nous alignons tous sous la ligne qui est représentée par un corde tendue au dessus de l’eau. Un coup de trompe? un coup de canon? Je ne sais pas. Nous partons tous. Me voila pris dans le flot de nageur et à contre courant. Je prends des coups, j’en donne. J’ai oublié à quel point la natation est physique. Je me dis que ce la va se calmer après quelques minutes. Mais non ! Je me retrouve toujours avec des personnes qui s’appuient sur mes jambes, me donnent des coups sur les bras, mains, tête. Mais bon pas d'inquiétude je fais pareil ! Le seul petit problème : c’est très fatigant. Je suis impatient de faire demi tour, pour nager avec le courant et non plus contre le courant. Bon voila la bouée est passée, difficilement. Je n’ai pas réussi à attraper le sillage d’un athlète, je n’arrive pas à nager droit. Je ne suis pas fatigué mais j’ai du mal à prendre du plaisir. Je décide donc de me concentrer sur la technique, ralentir le nombre de coups de bras, chercher la glisse. Je retrouve un peu de confort, et cela me repose. Cela dit, le parcours me parait vraiment long. Je repasse sous la ligne de départ, mais cette fois avec le courant, elle passe vite. J'aperçois malgré ma myopie -je n’ai pas encore commandé des lentilles- dernier pont que nous devons passer. Je me prends toujours des coups. Ca y est le pont est juste devant moi, il y a une bouée juste devant, je pense comme la personne qui me précède qu’il s’agit du point de passage. Je commence à faire demi tour, mais ce n’est pas bonne route. Un kayakiste nous indique qu’il faut contourner le pont. “Ahhhh merde !”, je ne m’énerve pas, et contourne le pied du pont. Je ne comprends pas trop pourquoi l’organisation a mis une bouée à cet endroit. Cela ne change pas grand chose pour moi. Ca y est je vois la zone de sortie d’eau. Je sors, j’essaie de courir, je suis trop fatigué; ou plutôt je n'arrive pas a retrouver mon équilibre assez rapidement. Drôle de sensation. Je trottine jusqu’à mon vélo. Je prends tout mon temps. Je m'aperçois que tous les athlètes du TCN sont déjà partis. La sortie du parc à vélo n’est pas top. Il faut courir sur des gravillons et cela pendant plus de 100 mètres. Etant de nouveau débutant en triathlon , je ne cherche pas à améliorer mes temps de passage en dans les transitions en installant les chaussures sur le vélo. Je trottine donc les chaussures de vélo aux pieds Et hop; je me pose sur ma selle.
Ca y est me voila dans ma partie favorite du triathlon: le vélo. Je prends la position aéro, pédale de façon rapide (85/90 tours par minute), cela permet de ne pas trop forcer musculairement. Je roule à 29-30 kph, sans trop faire monter mon rythme cardiaque. La première bosse arrive; je ralentis énormément. Je me concentre sur mon rythme de pédalage. Et la boom! Une personne me double, puis deux... puis... j'arrête de compter. C’est déprimant. Je me rends compte que je n’ai vraiment pas le niveau en vélo. Sur le plat je reste assez à l’aise mais à la moindre cote c’est catastrophique. Dans la première grande descente, je n’ose pas accélérer, mais je le laisse descendre doucement sans pousser sur les pédales. Suite à mon “incident” durant Wildflower 2005, je n’ose plus attaquer dans les descentes. Dommage, avec mon poids je suis avantagé :). La deuxième bosse est devant moi, elle parait encore plus difficile que la première. Je prends mon rythme, et continue de me faire passer par d’autres athlètes. Ca y est, la bosse est derrière moi. Et dire qu’il faut le faire deux fois... Bon maintenant le plus dur est passé, à non c’est pas totalement vrai, me voici donc dans un faux plat montant avec un vent de face très. Il m’est impossible de vraiment accélérer sans me mettre dans le rouge. Puisque depuis le début de cette boucle le parcours monte, il va bien falloir redescendre. Ca y est, je peux accélérer. Je suis content de voir que dès que je suis sur le plat je retrouve des jambes et j'arrête enfin de me faire doubler. L’entrée dans Changé, est difficile avec des ralentisseurs assez dangereux. Par contre le retour vers le centre de Laval est vraiment super, portion très roulante. Je suis à fond, 35, 40,42 km/h. Mais bon j’explose mon cardio :). J'aperçois Virginie sur le bord de la route, elle me donne la pèche. Premier tour terminé, je repars vers les bosses, et de nouveau je me fais passer. C’est dur, il faut vraiment que je perde du poids. Je ne vais pas de nouveau raconter le calvaire des montées et du faux plat, car c’est vraiment dur de se faire passer par autant de monde. Me voila de nouveau dans la portion rapide du parcours, j'accélère, et descends à fond. J’ai doublé quelques athlètes dans cette portion 4 ou 5 maxi, qui je pense vont sûrement me doubler en course à pied.
Je termine mon deuxième tour, et rentre dans le parc à vélo. Je trottine avec mes chaussures aux pieds... Je marche en fait je suis trop fatigué. Je prends le temps de m’hydrater, manger avant de partir à pied. Virginie est la et me soutiens, j’en ai besoin car j’appréhende vraiment cette partie.
Je pars doucement, les jambes sont lourdes. Les 10 km vont être longs. Je cours tranquillement, sans me préoccuper ni de ma vitesse, ni de mes pulsations. Je me fais doubler par des personnes que j’ai passé en vélo. C’est dur ! Bon je me concentre sur ma foulée. Je me fais passer par quelques triathletes du TCN, qui m’encouragent. Le parcours est agréable, plat, en plein centre ville avec de nombreux spectateurs. Il y a moins de personnes à me doubler. Il ne faut pas que je ralentisse. Le premier tour se passe très bien. Je ne suis pas rapide mais je me sens bien. Virginie m’encourage lors que je passe le premier tour. Je commence à avoir mal au ventre. Je m'arrête au ravitaillement pour boire un peu d’eau et me rafraîchir. J’essaie de tenir pour ne pas ralentir. Sur le parcours il y a un aller retour, ce qui me permet de voir mes poursuivants. J’en vois quelques un qui sont proches, et ont l’air plus rapide que moi.. ce qui n’est pas dur. Je vais essayer de tenir. J’entame le 3eme tour, avec des maux de ventre. J’entends des foulées derrière moi, puisque c’est mon dernier tour il s;agit nécessairement d’un des poursuivant que j’avais juste derrière moi. Je n’arrive pas à accélérer, ce dernier tour va être long. J’avance doucement. D’autres personnes me doublent. Je termine enfin la course, quel plaisir. Je ne veux pas trop analyser la performance, car j’ai perdu des places sur le vélo mais aussi sur la course à pied. Par le passé en vélo je passais pas mal de monde et en course à pied j’arrivais à me maintenir. J'espère d’ici quelques mois j’aurais, pour la saison 2011 je serais plus performant.
Résumé:
- Durée totale : 2h 43mn 40s (équivalent à mon premier CD en 2003 :( )
- Natation: 31mn 22
- Vélo: 1h 20mn 02s
- Course à pied: 52mn 16s